La leçon ci dessous est donnée par Pokers, Tribun, Responsable de la formation des cohortes prétoriennes et Professeur à l'académie des sciences de Rome
Sous la république
Le recrutement
Jusqu'à Marius, le service militaire englobe tous les citoyens, prolétaires exceptés.Il faut distinguer les juniores (soldats de 17 à 46 ans qui composent les troupes lors des campagnes) des seniores (soldats de 46 à 60 ans qui composent les troupes territoriales).
L'appel (dilectus) n'a eu lieu qu'en cas de guerre. Mais en fait l'armée est organisée au mois de mars pour être (jusqu'à Marius) licencié en automne.Lors de l'organisation de l'armée, les comices tributes se réunissent au Champ-de-Mars et élisent les tribuns militaires de l'année. Puis, au Capitole, les consuls avec l'aide des tribuns procèdent à l'incorporation : tous les citoyens en âge de porter les armes défilent dans l'ordre des tribus en déclinant leurs noms. Dans les campagnes on envoie des recruteurs.
Le contingent nécessaire est choisi par tirage au sort parmi les mobilisables. Les volontaires sont acceptés en supplément. Lorsque la patrie est en danger (tumultus), on opère la levée en masse de tous les citoyens mobilisables, sans distinction.Les motifs d'exemptions sont : l'exercice de certaines magistratures et de certains sacerdoces, les maladies ou l'infirmité.Lorsque l'enrôlement est terminé, on procède au serment. C'est un vieux soldat qui le prononce, les autres se bornant à dire "Idem in me" (pareil pour moi). Après le serment il y a une revue des troupes et des sacrifices.
En automne, lorsque la campagnee est achevée, l'armée est licenciée. Les fantassins reçoivent leur congé définitif après vingt ans de service, les cavaliers après dix ans seulement.
Après Marius, l'armée romaine accepte les prolétaires (jusque-là chômeurs). Les engagements volontaires deviennent de plus en plus nombreux. Les pauvres font du du service militaire un métier, en se rengageant régulièrement.Ainsi, l'armée romaine devient permanente, mais elle est plus dévouée à son général qu'à l'état.
L'Équipement
Au début de la république, l'état ne distribue ni armes ni vêtements. Chacun s'équipe selon sa fortune.Les riches possèdent la lance, la longue épée, le casque, la cuirasse, les jambières de métal et le bouclier rond en bronze (clipeus). Plus tard, officiers soldats recevront le sagum (sortes de casaque ouverte attachée par une agrafe), des chaussures militaires (caligae) et un casque de métal (cassis). Les armes sont fabriquées par des ateliers publics.
Les armes d'infanterie sont : l'Hasta (c'est une lance qui est réservée aux vétérans jusqu'à Marius), le pilum(c'est un javelot mesurant 2 m. Il pèse 1 kg 200 sa portée est de 30 mètres. C'est l'arme des hastati et des principes, et à partir de Marius des triarri .Chaque soldat porte deux javelots), le gladius (c'est une épée courte avec une lame de 50 cm, elle est pointue et à deux tranchants. Elle est d'origine espagnole et portée par tous les soldats.), le scutum (c'est un bouclier de bois emprunté aux Samnites dans la forme a variée. Au IIIe siècle av. J.-C. il était ovale et convexe et mesurait 0 m 75 sur un 1 m 20. Il est semi-cylindrique au premier siècle av. J.-C.), la cuirasse (c'est au début des plaques de fer, puis a partir du IIIe siècle av. J.-C. c'est une cotte de maille. Elle est empruntée au gaulois).
Les armes de cavalerie sont : le contus (c'est une lance légère, parfois utilisée comme javelot), le parma (bouclier rond).
Les armes des unités légères sont : le parma, le galea (c'est un casque en cuir), la funda (c'est une fronde d'une portée de 180 mètres), l'arcus (ou arc, les flèches sont longues de 60 cm.).
Ravitaillement
Le blé est la base de l'alimentation du légionnaire. Il est distribué quotidiennement où mensuellement. La boisson du légionnaire est un mélange d'eau et de vinaigre (pasca). Le repas du soldat est composé de 850 grammes de blé, 100 grammes de lard, 30 grammes de fromage et 1/2 litre de vin. Le fourrage est prélevé sur le pays par fourrageurs.
La solde et le butin
Comme les campagnes militaires se multiplient et se prolongent, la sol (stipendium) devient une nécessité.C'est Camille qui l'aurait instituée en 406 av. J.-C. pour les fantassins, en 403 pour les cavaliers.Au IIe siècle av. J.-C. Elle atteint trois as par jour pour le soldat, six pour les centurions.César double les taux. Le soldat touche également sa part du butin selon son rang. Rome fournit les vivres aux troupes alliés, mais celles-ci n'ont ni solde ni part de butin.
La hiérarchie militaire
L'armée ne connaît pas le commandement unique. Les collègues laissent entendre pour exercer par roulement le pouvoir. L'insigne du commandement est le paludamentum,grand manteau écarlate. Les officiers supérieurs sont toujours romains. Dans les unités alliés, les officiers subalternes sont des indigènes.
Dans l'infanterie le commandant suprême est un général en chef qui est soit consul soit préteur. Il a sous ses ordres toutes les légions composant l'armée. En campagne, il peut charger temporairement de missions un de ses aides de camp (le légat) pour le commandement de la cavalerie ou même d'une légion entière. Un quartier général lui est adjoint, il s'agit de ses aides de camp et de ses gardes d'honneur. Un questeur est intendant de la légion. Sous les ordres du général se trouvent les tribuns militaires. Les tribuns militaires sont 6 par légion, ils commandent chacun dix centuries et par roulement la légion entière.Les tribuns de rang sénatorial sont dit laticlavi, les autres angusticlavi. Sous les ordres des tribuns militaires se trouvent 60 centurions, ce sont des officiers subalternes. Ils sont deux par manipule, le premier commande sa centurie et celle de son collègue, qui la commande en second. Les sous-officiers (principales) sont aux ordres des centurions. Les sous-officiers comprennent l'optiones (adjudant, il y en a un par centuries),le porte enseigne (signiferi),les instructeurs (campidoctores), et les préposés aux fournitures (pecuarii). En dessous des sous-officiers se trouvent les soldats de troupes, il y en a deux types: les immunes (soldats de première classe qui sont exempts de corvée) et les munifices (soldats de deuxième classe). Les soldats ne peuvent pas dépasser le grade de centurion.
Dans la cavalerie, chaque turmae est commandé par un préfet et les décuries par un décurion. L'artillerie et le génie sont sous les ordres d'un praefectus fabrum.
Le service quotidien
Ll'instruction des conscrits est confiée, aux centurions et à certains sous-officiers: marche, course, sauts, tir à l'arc, lancement du javelot, attaque de mannequins, travaux de force, etc. Les exercices, le réveil et l'extinction des feux, les tours de garde sont annoncés par des sonneries de cors. Chaque arme à, de plus son instrument propre : trompette d'infanterie, clairon de cavalerie.
La discipline
La discipline est très rigoureuse et vise surtout l'amour-propre. Les peines sont graduées en fonction de la faute : privation de solde et de butin, rétrogradation, dégradation, congé infamant, fustigation, et enfin décapitation.Les récompenses sont également graduées elles comprennent: les éloges, les colliers, les médailles, les bracelets, les armes d'honneur et enfin les couronnes.Les généraux ont droit à des récompenses spéciales. Un degénéral vainqueur, sur le champ de bataille même, reçoit le titre d'imperator. Il peut reçevoir de la part du Sénat des prières publiques, recevoir l'ovation (entrée solennelle à Rome avec immolation d'une brebis au Capitole) ou les honneurs du triomphe (le général habillé en Jupiter Capitolin, monte au Capitole sur un char de quatre chevaux : avant lui, le butin et les prisonniers de guerre, derrière lui son armée).
Armée et religion
À son la république, la religion tient dans l'armée Vous vousune place primordiale. De nombreux rites de guerre sont exécutés au cours de l'année, soit pour mettre la troupe en état de fonctionner, soit pour obtenir la victoire, soit pour interrompre la campagne militaire.les fêtes religieuses célébrer avant la campagne au mois de mars, sont : la danse des Saliens , l'equirria (purification des chevaux célébrée le 15 mars), la quinquatrus (purification de l'armée réunie Champ-de-Mars, célébrée le 19 mars), et le tubilustrium (purification des trompettes de guerre, célébrée le 23 mars.). Alfons
Pour déclarer la guerre Rome envoie des féciaux chez l'ennemi. Les féciaux doivent constater que ce sont les ennemis qui ont manqué à leurs engagements envers Rome et prendre les dieux à témoin. Pendant la campagne, des rites magiques accompagnent les opérations pour obtenir la victoire. Le général prend les auspices avant chaque bataille, ce n'est que s'ils sont favorables qui harangue ses troupes et engage le combat. Après une victoire, les soldats remercient les dieux en élevant un trophée, c'est-à-dire en décorant un tronc d'arbre, d'armes prises sur l'ennemi.
A la fin de la campagne (en octobre) : deux fêtes, le 15 et le 19 octobre, correspondent aux 15 et 19 mars. Le 15 octobre, la guerre est tuée symboliquement, une course de char est organisée, le cheval de droite du vainqueur est sacrifié sur le Champ-de-Mars. Son sang est verser sur le foyer national. Le 19 octobre, les armes sont purifiées (armilustrium) tous les crimes de la guerre sont ainsi effacés.
Les enseignes, sont considérés comme l'âme même de la formation militaire et sont l'objet d'un véritable culte : jusquà Marius, chaque manipule à son signum (hampe terminée par un fer de lance). Chaque corps de cavalerie sont vexillum (fanion) dont le rôle est grand sur le champ de bataille. Marius donne à la légion un emblème commun: l'aigle (aquila) qu'il superpose aux signum des manipules.
Sous l'empire
Le recrutement
Sous l'empire, si en principe tous les citoyens doivent toujours le service militaire, en fait les engagements volontaires suffisent à maintenir les effectifs. Les levées de troupes sont exceptionnelles. Le recrutement des légions se fait surtout parmi les provinciaux qui y trouvent, depuis Auguste toute une série d'avantages : une solde importante au IIIe siècle après J.-C. 500 deniers par ans , augmentée de primes diverses, une retraite avec attributions à la fin du service d'une somme de 3000 deniers et, plus tard la distribution de portions de terre, l'octroi du droit de cité pour les soldats des auxilia en fin de service. Ils peuvent alors se marier et jouir, en famille des avantages acquis. Septime sévère autorisera les soldats se marier en cours de service.
L'équipement
Il n'y a pas de grande différence entre l'équipement des soldats de l'empire et celui des soldats de la république. La cuirasse portée par la troupe est composée de bande de métal, les officiers portent la lorica squamata (cuirasse formée d'écailles métalliques superposées), les officiers supérieurs portent toujours la cuirasse généralement en bronze moulée sur le thorax.Les soldats des troupes auxiliaires combattent souvent avec leur armement national.
Le service
On met à profit les périodes d'inactivité de l'armée pour instruire les soldats et leur faire accomplir des manoeuvres militaires et des exercices.Ces derniers comprennent les marches (trois fois par mois, de 30 kilomètres avec l'équipement de campagne, la moitié du parcours au pas, le reste en courant), l'abattage d'arbres, le creusement de fossés, les sports et le maniement d'armes, en outre les soldats peuvent travailler sur des chantiers publics ou à construire des routes.
La hiérarchie
L'avancement obéit à des lois strictes. Un jeune chevalier est d'abord préfet de corps auxiliaire, puis tribun militaire, puis préfet de cavalerie. Les simples soldats peuvent aller jusqu'au centurionat en passant par une quinzaine de grades intermédiaires.
Le chef de toutes les forces militaires est l'empereur. Les soldats lui prêtent serment, son portrait figure sur tout les étendards. Auguste créée une nouvelle fonction : le préfet du camp, il est chargé d'administrer les camps fixes installés sur les frontières, chaque préfet à plusieurs légions sous son ressort. En outre il commande personnellement les réserves qui demeurent au camp pendant les combats. Chaque légion est dirigée par un légat, le légat est un officier expérimenté de rang sénatorial nommé par l'empereur. Il a sous ses ordres 6 tribuns militaires (depuis la création du légat le rôle des tribuns est surtout honorifique). Aux ordres des tribuns militaires se trouvent 59 centurions.
Les Milices
Les cohortes prétoriennes
Les cohortes prétoriennes viennent à l'origine de la garde d'honneur du général et deviennent ensuite la garde personnelle de l'empereur. C'est un corps d'élite formée en principe de soldats éprouvés. La cohorte prétorienne comprend 500 hommes (1000 au IIIe siècle après J.-C.) avec des corps d'infanterie et de cavalerie. Chaque centurie d'infanterie est accompagnée d'une turmae de cavalerie. Au IIe siècle ap. J.-C. les cohortes sont au nombre de 10. Leur solde est double de celles d'un soldat normal et le service ne dure que seize ans.
Les cohortes urbaines.
Les cohortes urbaines sont composées de citoyens romains. Elles ont été créées par Auguste pour veiller à la garde de la cité. Leur nombre est de quatre à Rome, et il en existe une à Lyon et une à Carthage. Leurs solde est légèrement plus élevé que celle d'un soldat normal. Le service dure vingt ans. Les miliciens des cohortes urbaines sont considérés comme inférieurs aux prétoriens, mais supérieurs aux légionnaires.
Les cohortes de vigiles
Les cohortes de vigiles sont composées d'esclaves puis d'affranchis. Elles sont créées par Auguste pour lutter contre les incendies. Pour faciliter le recrutement, le droit de cité est accordé aux vigiles après six ans de services (plus tard, trois ans seulement).À Rome il y a 7 cohorte de vigiles. Comme la ville est divisée en 14 régions, chaque cohorte en surveille deux. Chaque cohorte est divisée en 7 centuries.Une centurie comprend plusieurs sections spécialisées : aquarii (alimentation en eau), siphonarii (manoeuvre des pompes), centonarii (extinction des petits incendies au moyen de couvertures imbibées de vinaigre), emitularii (manoeuvre de matelas destiné à amortir la chute des sinistrés), carcearii,horrearii,balnearii (protection des prisons, des magasins, des thermes). Chaque cohorte de vigiles possèdent des médecins.
Sous le Bas-Empire
Cantonnement des légions
Une distinction est établie entre les légions suivant leur lieu de résidence : les legiones palatinae selon les plus voisine de l'empereur, les legiones comitatenses sont établies à l'intérieur de l'empire, les pseudo-comitatenses pro avait frontières, enfin les riparienses sont établis sur les combats mêmes de l'empire.Au Ve siècle après J.-C.il y a vingt-cinq légions palatinae,soixante-dix légions comitatenses, 38 légions pseudo-comitatenses et 42 légions riparienses. Il y a au total 175 légions.
La hiérarchie
Le simple soldat peut désormais dépasser le grade de centurion. Le préfet de camp remplace le légat à la tête de la légion
Ven 22 Fév - 16:04
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