Après la remise de mon examen aux examinateurs de l'Accadémie des Sciences de Rome, voici mon exposé sur l'économie romaine.
Bonne lecture
Économie romaine L’économie romaine se caractérise par sa concentration dans le secteur agraire, son mode de production esclavagiste et sa forte polarisation. Dans une perspective historiographique, on distingue trois phases distinctes. Les prochains paragraphes exploreront ces notions et tentant, si cela s’avère possible, de les quantifier.
L’agriculture romaine est caractérisée une faible productivité et une forte intensité en main d’œuvre (d’où l’essor démographique rapide de la classe des esclaves qui atteignit jusqu’à un rapport de 5 pour 3 lors de l’époque impériale (et donc, in fine des révoltes de ceux-ci)). La majorité des agriculteurs pratique une agriculture de subsistance sans surplus. Les plus grosses exploitations qui apparaîtront plus tard dans l’histoire de Rome quant à elles génèrent (avec un type de jachère primitif) 20% de surplus.
L’économie romaine est très peu productive, c’est-à-dire qu’elle nécessite beaucoup d’intrants (ressources matérielles et humaines) pour peu d’extrants. Ainsi, l’accroissement de la production implique une augmentation du nombre d’esclaves. À certains moments de l’histoire impériale, cette grande présence des esclaves favorisera un haut niveau de chômage et de l’insatisfaction dans la plèbe.
Les Romains utilisent de la monnaie pour faciliter les échanges et permettre la thésaurisation de la monnaie (car l’épargne est plutôt difficile avec des matières périssables (blé, animaux, esclaves,…). Comme la majorité des systèmes monétaires pré-modernes, la valeur de la monnaie est intrinsèque c’est-à-dire déterminée par la quantité et la qualité des métaux la constituant (et non pas nominale, comme notre monnaie, où la valeur est déterminée par ce qui est écrit et non du support en lui-même (ex : un 100 euro ne coûte pas plus cher que quelques centimes à produire).
L’évolution de l’économie romaineOn(ben je
) distingue trois phases dans l’histoire économique romaine. Je les dénommerai époque primitive, âge d’or de l’économie romaine et transition vers le bas Moyen âge.
L’époque primitive début avec Romulus et Remus et se termine au moment des premières grandes conquêtes romaines. La propriété de la terre y est relativement équitable, la productivité est très faible (y compris au niveau de l’élevage). On vend les rares surplus au marché local. On voit peu de commerce et celui-ci n’est pas théorisé (les seules théories sur les rapports commerciaux à cette époque sont grecs et très intéressants alors je vais en parler quand même! De façon probablement trop réductionniste, on a deux visions du commerce. La première, le voit comme un risque car elle fait entrer le barbare dans la cité; La seconde, plus religieuse, interprète la dispersion des ressources naturelles comme un dessein divin visant à faire se rencontrer les peuples (cités) et les unir dans un réseau de collaboration.
L’âge d’or de l’économie romaine est la période des conquêtes romaines et s’étend jusqu’à la fin de la pax romana et la transition vers le bas Moyen-âge. Le coût des conquêtes étant élevé, les impôts étaient élevés et difficiles à payer pour des petits et moyens exploitants mais celles-ci font faire des fortunes aux collaborateurs de l’empereur. Plusieurs citoyens se retrouvent en esclavage pour dettes alors que les principales familles de Rome s’enrichissent. Pour satisfaire leur goût pour les produits luxueux (soie de Chine et coton d’Inde, or, ambre, …) le commerce méditerranéen est croissant lors de cette période.
La transition vers le bas Moyen âge est marquée politiquement par le démembrement de l’empire romain et sa décadence militaire. Cette situation a impliqué une ponction importante de ressources sur les territoires romains pour financer l’armée romaine qui est désormais constituée de mercenaires (que l’empire doit de plus armer contrairement aux époques antérieures). De plus, on assiste à une stagnation du commerce méditerranéen et une régionalisation du commerce se concentrant dans les régions limitrophes. Il est également important de noter que d’autres centres émergent à cette époque, émergence qui participe au mouvement de marginalisation commerciale de Rome. Notons aussi l’influence de la pensée chrétienne appelée scolastique, en pleine croissance au moment du déclin de Rome, qui condamne le profit (dans le cadre d’activité de prêt) et induit une normativité négative face à l’enrichissement.